vendredi 7 novembre 2008

Sri Lanka

Pour renouveler mon visa après 6 mois j'ai fais un petit tout au Sri Lanka. Des potes indiens m'ont proposé de m'emmener à Chennai pour y prendre un vol moins cher. Je me réjouissais de faire les 350 bornes en leur compagnie et de passer ensuite une nuit dans le village d'un des ces gars originaire des environs de Chennai pour Diwali (le jour de l'an hindou). Mais nous avons fait un petit détour. Nous sommes allé jusqu'à la pointe sud de l'Inde pour un obscur business, il cherchait à acquérir un vers luisant géant qui clignotait en vert et blanc... (je me suis renseigné, ce n'est pas une espèce en péril). Bref j'ai passé 2 jour et 1700 km en leur compagnie et j'étais tout véreux et vermoulu. M'enfin ils me déposèrent tout de même à l'aéroport et je suis arrivé à 2h du mat à Colombo.
La première différence avec l'Inde c'est qu'il y a des militaires tous les 500 mètres qui montent la garde. Les Tigres Tamouls ont repris leur lutte armée au Nord durant l'été et le lendemain de mon arrivée un avion du LTTE (Liberation Tamoul Tiger E...) larguait un bombe sur un caserne de la capitale sans faire de victime. Forcement le pays est donc un peu tendu, alors pour redonner du courage à la population rien de tel qu'un peu de propagande en tenue camouflage.

La deuxième différence c'est que c'est encore la saison de mangues ahh trop bon.
Ceci dit le pays est quand même bcp moins trash que l'Inde, la vie y est 2-3 fois plus chère, mais tout le monde semble vivre ds le même monde, tout le monde va à l'école et sait lire. Les déchets sont ramassés par des gens en uniforme et non par des intouchables indigents. Le pays est vert et n'a pas de problème d'eau, les gens mangent correctement. Il y a moins de trafic (faut dire que les voitures voient leur prix multiplié par 2 au passage de la douane). Il n'y a pas de richesse extravagante (sauf le fils du président et sa Ferrari). Bref le pays est bcp plus paisible et ça repose qd même un peu de la fourmilière indienne.
Je suis parti directement pour Candy, 2e et dernière ville du pays (ya pas d'autre ville)
J'ai d'abord visité l'orphelinat des éléphants.


et c'était vraiment tripant de faire joujou avec les petits éléphants.

Lui le patriarche de 80 ans était moins joueur
et il pleurait de son œil aveugle, peut être sait il que les éléphants domestiques n'existent presque plus, et que les derniers éléphants sauvages luttent pour manger (énormément) dans les forêts pas encore tronçonnées.
Ensuite en attendant une semaine pour obtenir mon visa, je suis allé faire un tour avec un guide qui m'a bien arnaqué en me faisant payer plein pot pour visiter des forêts d'eucalyptus.
On est allé voir aussi les derniers aborigènes du pays qui vivent dans la forêt, mais la forêt c'est comme les éléphants, ça prend bcp trop de place alors..

Ils se chargent de transmettre leurs savoirs à des nuées d'élèves intrigués.


Il y avait un côté un peu limite avec le petit sauvage nu devant d'autres gamins de son âge
Mais les élèves n'en écoutaient pas moins attentivement le chef portant bravement sa hache sur son épaule découverte.
Je lui ai demandé quel était le symbole de la hache et pourquoi il la portait Il m'a répondu qu'il ressemblait à tout le monde, et que sans la hache, on ne pouvait pas savoir qu'il était aborigène. Les aborigènes sont les seuls à avoir le droit de chasser au Sri Lanka mais lui ne chasse plus car il a des vaches maintenant, et un biche est venue tranquillement paître à nos cotés.

Ensuite on a visité un barrage vieux de mille ans tout de même et des plantations de pins et d'eucalyptus (super!)

En redescendant de la "forêt" nous avons croisé 2 voisines qui venaient de faire stériliser leurs chiots gratuitement par les vétérinaires du gouvernement. La vielle dame m'a demandé pourquoi je ne les prenais pas en photo, elle avait raison.
Immanquablement j'ai visité un usine de thé de Ceylan. Les femmes tamoules travaillent dans les champs, les hommes tamouls font les travaux d'entretien. Des cingalais remplaçant les anglais dirigent et vendent.

Le 5 novembre j'ai demandé a un gars qui lisait sont journal quel était le gagnant des élections américaines, nous étions soulagés tous les deux. Le soir en prenant le train, sur une petite hutte au milieu de la forêt il était inscrit en gros Yes we can !

vendredi 17 octobre 2008

My taf: ya de l'or (et des métaux lourds) dans ton ordi !!

Je suis à Bangalore pour travailler. Ça plonge bien dans le réalité du pays, et en plus c'est intéressant.
En Inde ya de plus en plus d'ingénieurs informaticiens et de plus en plus d'ordi... qui finissent par rendre l'âme. Alors les gens en bas de la société se sont mis à récupérer tout ce qui peut l'être dans ces tas de composants pourrissants.
Des bidonvilles entiers se sont alors spécialisés dans la récupération à coups de marteaux de petits bouts de cuivre, ds la revente d'écran d'ordi transformés en télés, etc
Mais surtout il y a l'or et le cuivre des circuits imprimés.
Pour l'or c'est assez simple il suffit d'utiliser la méthode à l'arrache des chercheurs d'or en Amazonie:
Un peu d'acide nitrique pour dissoudre l'or.
Mélanger la solution ainsi formée avec du mercure pour former un bel amalgame or-mercure.
Puis, chauffer l'amalgame pour que ne garder que l'or.
Et voilà! On peut même faire ça dans la cuisine ou ds le jardin, ya pas besoin de gd chose.
Le mercure qd à lui s'évapore doucement ds l'air...
Ya aussi une autre méthode sympa avec du cyanure, mais passons.

Mon boulot c'est d'encourager les recycleurs à faire ça de manière plus "ecofriendly". Au lieu de cramer les câbles (ya bon dioxine) et de transformer ces lieux de vie en pur déchet toxique, on peut démonter proprement les déchets électroniques. C'est pour ça que je bosse pour la Suisse.
Le projet a commencé bien avant mon arrivée, et on monte avec les recycleurs une unité top moderne de démantèlement, on remplace les marteaux par des tournes vis, on revend comme avant tout ce qui peut être réutilisé, et on envoie le circuits imprimés pleins d'or d'argent, de cuivre et de merdes bien toxiques en Europe. Là-bas une fonderie top moderne (pour de vrai cette fois) récupère 99% des métaux précieux et renvoie la money.
C'est pas beau hein ?
Bon après ya qq obstacles, les recycleurs travaillent de manière pas vraiment déclarée et l'administration indienne adore les formalités qui prennent des plombes, faut de la maille pour remplir un container, ya aussi qq outils un peu plus compliqués que les tournevis qui sont nécessaires, etc
Mais ça avance, l'unité couleur candy est prête, et on attend d'un jour à l'autre (depuis longtemps) le dernier formulaire.

mercredi 18 juin 2008

Welcom in Bangaluru

Hello !

ça y est j'me met au blog, voici quelques nouvelles après 1 mois et demi en Inde

Tout d'abord je suis bien arrivé, et j'habite dans une jolie chambre d'une charmante demeure, avec vue sur le jardin :
Bon par contre ya un égout à ciel ouvert juste derrière les arbres:Alors ça blaire un peu, mais comme tout sent très fort en Inde on s'y habitue très vite.

J'habite donc au Sud de l'Inde, à Bangalore (ou Bangaluru), capitale de 7 millions d'habitants de l'état du Karnataka, sur le plateau du Deccan à 900m d'alt. Du coup y fait plus frais que dans le reste de l'Inde, et avec la mousson qui arrive, c'est pas un mal.
La ville a doublée sa population les 10 dernières années, grâce aux ingénieurs informaticiens venus travailler ds la "Silicon Valley" indienne et à l'exode rural, mais comme ils ont oubliés les infrastructures, l'une des grandes spécialités locales est le traffic jam (bouchons). Les gens doublent dans tous les sens, évitent les nids d'autruche, les vaches au milieu de la route et les véhicules à contre sens, le tout dans un joyeux concert de klaxons, et l'enivrante fumée bleue (essence) et grise (diesel) des pots d'échappement. Petit exemple en images:

Descente de bus


Sinon la vie ici est fort cocasse, on croise parfois des ricksaw drivers qui se pètent la gueule avec des conducteurs de scooter pour un accrochage, la camions vous prient de les klaxonner (il y est écrit à l'arrière "horn please"), les flics ont des motos léopard
et le gouvernement corrompu (aux dernières élections, les 2/3 des candidats étaient poursuivis pour meurtre ou viol.. et ils ont été élus !) affiche au fronton du parlement une devise non dénuée d'humour:

J'espérais bien voir quelques traces de Gandhi dans le pays qu'il a libéré des roastbeefs...
La Mahatma Gandhi Road est la grosse artère commerçante de la ville, et on retrouve le héros de la simplicité volontaire et de la non violence sur tous les billets de banque (voir titre du blog), et sur des pubs pour les vêtements.
Mais sinon ne vous inquiétez pas pour moi, la présidente veille: